Le lombricompost… c'est quoi?

Un compost biodynamique…

Le lombricompost est un produit organique complexe résultant du compostage de biodéchets (déchets de cuisine, déchets verts, cartons…) accéléré et intensifié par la digestion des vers.
C’est donc bien plus qu’un « simple » compost.
Autrement dit, le compost c’est bien, mais le lombricompost, c’est mieux!

Du lombricompost, c’est un compost vivant, biodynamique!

La densité élevée de vers modifie radicalement le résultat obtenu, car souvenez-vous que les vers sont de véritables « usines à bactéries ».
Mélangé à la terre de surface, le lombricompost joue un double rôle :

  • D’amendement (Propriétés physiques du sol)
  • De fertilisant naturel (Propriétés chimiques du sol)

Le lombricompost apporté sur la terre, idéalement recouvert de paillis de déchets verts, se transforme en humus. L’humus est essentiel pour entretenir et améliorer la structure de la terre.

Le lombricompost nourrit et renforce la vie du sol, pour permettre au sol de nourrir à son tour les plantes et les aider à se développer sainement.

100% NATUREL ET SANS ODEUR

La puissance du lombricompost provient de la forte activité microbienne contenue dans la flore intestinale des vers.

STIMULE LA CROISSANCE DES PLANTES

Comparativement au compost classique, le lombricompost contient une gamme plus large d’éléments nutritifs et sous leur forme optimale pour leur assimilation par les végétaux.

RENFORCE LA RÉSISTANCE AUX MALADIES

De par leur grand nombre, les bactéries du lombricompost appauvrissent les ressources des organismes pathogènes tout en leur empêchant l’accès aux racines.

« L’humus donne du corps aux terres légères et allège les terres lourdes. »

    Les bienfaits du lombricompost…

    Un atout nutritif mais pas seulement…

    Le lombricompost, comme le compost classique, est source de nombreux bienfaits pour les sols agricoles, notamment en augmentant leur capacité à conserver l’humidité et à retenir les éléments nutritifs, en améliorant leur structure et en assurant des degrés plus élevés d’activité microbienne.

    Le CABC (Centre d’Agriculture Biologique du Canada) a mené ses propres essais et est arrivé aux conclusions suivantes quant aux bienfaits du lombricompost, qui pourrait s’avérer supérieur au compost classique aérobie sur plus d’un point, notamment en ce qui concerne :

    • Sa teneur en éléments nutritifs directement assimilables par les végétaux;
    • Sa teneur en éléments en micro-organismes bénéfiques;
    • Sa capacité à stimuler la croissance des végétaux même ceux ayant reçu une nutrition optimale;
    • Sa capacité de résistance aux maladies.

    L’action prophylactique constatée suite à l’apport de lombricompost s’explique par une double action, à la fois directe et indirecte :

    Action directe ⇒ En détruisant les pathogènes du sol et des plantes (concurrence des ressources et occupation des sites disponibles);

    Action indirecte ⇒ En offrant aux plantes de bonnes conditions de vie et une nutrition équilibrée (minéralisation grâce à la foultitude de micro-organismes présents).

    Le lombricompost est clairement la meilleure « assurance santé » du sol et des plantes de par son activité microbienne intense.

    Par la même occasion, « fabriquer » son propre lombricompost c’est faire un pas vers la réduction du volume de ses déchets.                                                                                                                                  Mais c’est également indéniablement un pas vers la protection de la planète. En effet, on apportant du lombricompost au sol, vous restituez à la terre les sels minéraux nutritifs que les plantes ont prélevés pour grandir : azote, potasse, phosphore, calcium…

    À une échelle plus macroscopique cette fois, apporter du lombricompost c’est aussi reconstituer le stock d’humus du sol qui se dégrade naturellement au fils des ans.

    LOMBRICOMPOST vs COMPOST

    • Le lombricompost ne brûle pas les végétaux, contrairement à un compost s’il est immature.
    • Par son activité microbienne intense, le lombricompost n’agit pas seulement sur les végétaux mais également sur le sol. C’est un amendement.

    Conseils d'utilisation…

    Où utiliser le lombricompost?

    • Potager;
    • Plantes d’intérieur;
    • Pelouse;
    • Arbres fruitiers;
    • Arbres d’ornement;
    • Terre de remblai;
    • Terre maltraitée;

    PARTICULIERS

    Quand utiliser le lombricompost?

    • En début de printemps, quelques semaines avant les semis;
    • Au printemps, lors des repiquages;
    • Au début de l’automne, en entretien, après récoltes;
    • Lors des plantations;
    • Lors des rempotages;
    • Pour faire des boutures;

    Restaurer la fertilité de terres maltraitées

    Tout le monde n’a pas la chance de disposer de terre végétale, riche en humus, sur son terrain. Complètement absente ou mélangée à la terre du dessous, plus claire et pauvre en humus, faire pousser quelque chose devient tout simplement mission impossible! Il y a donc urgence a apporter de la matière organique, à simuler l’activité biologique, densifier le nombre de lombrics, de bactéries… Pour ce faire, l’idéal est l’apport de lombricompost recouvert d’un paillis permanent (feuilles mortes, tonte…).

    Attention, le lombricompost n’est pas un produit magique et ne va pas agir d’un coup d’un seul!
    Il faudra compter entre 3 et 5 ans pour améliorer significativement de telles terres…

    Où utiliser le lombricompost?

    • Horticulture;
    • Professionnels du gazon en plaques;
    • Professionnels des terrains de golf;
    • Entretien espaces verts et jardins ;
    • Maraîchage (Melons, fraises, tomate, petits pois, haricots verts…);
    • Pépinières (viticoles, arbustes, rosiers…);
    • Arboriculture fruitière;
    • Viticulture.

    PROFESSIONNELS

    Quand utiliser le lombricompost?

    • En début de printemps, quelques semaines avant les semis;
    • En amendement, après récoltes;
    • Lors des plantations;
    • En complantation.

    Activité microbienne intense du lombricompost

    En Argentine, les fermiers qui utilisent le lombricompost considèrent qu’il est sept fois plus riche que le compost et n’exige donc qu’un septième des quantités habituellement requises (Pajon). Les conclusions d’éleveurs australiens et indiens vont dans le même sens (Vermitech, 2004; Bogdanov, 2004). La littérature sur le sujet s’accorde quant aux bienfaits du lombricompost qui vont de la croissance et du rendement accrus à la résistance aux maladies et même à la capacité insectifuge. La recherche propre au CABC (Centre d’Agriculture Biologique du Canada) semble indiquer que le lombricompost présente des avantages distincts de ceux du compost ordinaire, même si cela ne s’applique pas nécessairement à toutes les cultures et à toutes les situations.
    Considérant légétimement que, à volume égale, le lombricompost est nutritivement et microbiologiquement parlant plus actif que le compost, les proportions d’apport en lombricompost sont moindres.

    Protocoles & Ordres de grandeur…

    La quantité exacte de lombricompost nécessaire ne peut bien évidemment être déterminée qu’après une analyse précise du sol. Et même dans ce cas, il ne s’agit que de valeurs approximatives car la teneur en nutriments du lombricompost varie également fortement en fonction du type de biodéchets insérés dans le lombricomposteur.

     Tous types d’arbres, arbustes ou haies d’ornement.

    Fertilisant

    • Plantation ⇒ Mélanger 1 à 3 kg de lombricompost à la terre extraite du trou de plantation puis arroser.                                                                                                                                                    À l’endroit de la plantation, quelques temps avant la jour J, procéder de la façon suivante :
      1. Décompacter, puis émietter la terre sur au moins 50 cm de profondeur
      2. Apporter le lombricompost
      3. Mélanger le lombricompost à la terre de surface sur les 10-15 premiers cm.

    Amendement

    • Entretien, après récoltes (~ automne) ⇒ Faire un apport surfacique de lombricompost, à hauteur de 0.3 kg / m² tous les 3 ans, suivi idéalement d’un paillage protecteur.                Procéder de la façon suivante pour vos apports de lombricompost en surface :
      1. Ameublir, décompacter la terre entre les rangs, avant d’épandre le lombricompost
      2. Griffer sur les 5 premiers cm afin de permettre son incorporation
      3. Arroser

    Classification des principales fleurs et plantes en fonction de leur besoin en lombricompost : 

    Fleurs annuelles Plantes exigeantes Plantes moyennement exigeantes Plantes peu exigeantes
    • Fleurs annuelles
    • Fougère
    • Hémérocalle
    • Hosta
    • Lis
    • Pulmonaire
    • Primevère
    • Plantes de lisière
    • Vivaces non citées dans les autres catégories
    • Plantes de bruyère
    • Adonis
    • Azalées
    • Primevères
    • Rhododendrons
    • Violettes cornues
    Amendement                                        ⇒ 0.3 kg / m² / an Amendement                                        ⇒ 0.3 kg / m² tous les 2 ans Amendement                                        ⇒ 0.15 kg / m² tous les 2 ans Aucun apport annuel

    Fertilisant

    • Rempotage ⇒ Mélanger 1/3 de lombricompost à 2/3 de terre ou de terreau puis arroser.
    • En cours de végétation ⇒ Enfouir par griffage 0.3 kg/m² puis arroser.

    Amendement

    • Entretien, en début de printemps ⇒ Faire un apport surfacique de lombricompost, conformément à la valeur indiquée dans le tableau ci-dessus, suivi idéalement d’un paillage protecteur.               

      Procéder de la façon suivante pour vos apports de lombricompost en surface :

          1. Ameublir, décompacter la terre entre les rangs, avant d’épandre le lombricompost
          2. Griffer sur les 5 premiers cm afin de permettre son incorporation
          3. Arroser

      Classification des principaux fruitiers en fonction de leur besoin en lombricompost : 

      Fruitiers exigeants Fruitiers moyennement exigeants Fruitiers peu exigeants
      • Groseilliers
      • Cassis
      • Fraisier
      • Framboisier
      • Physalis (Cerises de terre)
      • Melon
      • Rhubarbe
      • Abricotier
      • Cerisier
      • Figuier
      • Pêcher
      • Prunier
      • Poirier
      • Pommier
      • Noyer

      Plantation ⇒ 0.7 kg / m² / an

      Amendement ⇒ 0.7 kg / m² / an

      Plantation ⇒ 0.7 kg / m² / an

      Amendement ⇒ 0.4 kg / m² / an

      Plantation ⇒ 1 à 3 kg / arbre

      Amendement ⇒ 0.4 kg / m² tous les 2 ans

      Fertilisant

      • Semis ⇒ Mélanger 1/3 de lombricompost à 2/3 de terre ou terreau.
      • Repiquage ⇒ Apporter une ou deux poignées par plant pour un trou de 10 cm de profondeur puis arroser.
      • Plantation Mélanger la quantité de lombricompost, indiquée dans le tableau ci-dessus, à la terre extraite du trou de plantation puis arroser.

      Amendement

      • Entretien, après récoltes ⇒ Faire un apport surfacique de lombricompost, conformément à la valeur indiquée dans le tableau ci-dessus, suivi idéalement d’un paillage protecteur.

      Les arbustes de fruits rouges (fraisiers, framboisiers, cassis, groseilliers…) sont des plantes originaires des sous-bois, c’est-à-dire de milieux naturellement riches en humus et toujours couverts d’une litière de feuilles mortes.                                                                                                                                                                                                                                                                      Dans le jardin, afin de satisfaire à leurs besoins, il est donc important de reconstituer au mieux cet environnement. Pour cela, les apports en lombricompost doivent idéalement être faits en été ou en automne. Ils aident ainsi les plantes à reconstituer leurs réserves nutritives, stockées dans leurs racines et tiges, pour l’année d’après.

      Pour les arbres fruitiers, il est préférable de répartir le lombricompost, juste après la récolte des fruits ET avant la chute des feuilles, qui feront naturellement office d’un paillis supplémentaire.

      Procéder de la façon suivante pour vos apports de lombricompost en surface :

          1. Ameublir, décompacter la terre entre les rangs, avant d’épandre le lombricompost
          2. Griffer sur les 5 premiers cm afin de permettre son incorporation
          3. Arroser

        Classification des principaux légumes en fonction de leur besoin en lombricompost : 

        Légumes exigeants Légumes moyennement exigeants Légumes peu exigeants
        • Artichaut
        • Aubergine
        • Cardon
        • Concombre
        • Cornichon
        • Courge
        • Courgette
        • Épinard
        • Fenouil
        • Maïs
        • Piment
        • Poireau
        • Poivron
        • Pomme de terre
        • Potiron
        • Tomate
        • Asperge
        • Aromates
        • Bette
        • Betterave
        • Carotte
        • Céleri
        • Chicorée
        • Choux brocolis
        • Choux fleur
        • Choux pomme
        • Choux rave
        • Épinard
        • Endive
        • Laitue
        • Navet
        • Panais
        • Persil
        • Pissenlit
        • Salsifis
        • Scorsonère
        • Ail
        • Arroche
        • Chou de Bruxelles
        • Cresson
        • Crosne
        • Échalote
        • Fève
        • Haricot blanc
        • Haricot vert
        • Mâche
        • Oignon
        • Pois
        • Pourpier
        • Radis
        • Topinambour
        Amendement ⇒ 0.6 kg / m² / an Amendement ⇒ 0.4 kg / m² / an Aucun apport l’année de la culture


        Fertilisant

        • Semis ⇒ Mélanger 1/3 de lombricompost à 2/3 de terre ou terreau puis arroser.
        • Repiquage ⇒ Apporter une ou deux poignées par plant pour un trou de 10 cm de profondeur puis arroser.

        Amendement

        • Entretien, après récoltes (~ automne) ⇒ Faire un apport surfacique de lombricompost, conformément à la valeur indiquée dans le tableau ci-dessus, sur les parties libres du sol, suivi idéalement d’un paillage protecteur.
        • Entretien, en début de printemps ⇒ Si l’apport surfacique automnal n’a pas pu être réalisé faute de place, sachez qu’il est possible de réaliser cet apport en début de printemps, conformément à la valeur indiquée dans le tableau ci-dessus. Veiller à respecter un délai de 1 à 3 semaines avant les semis ou les plantations pour éviter les échecs de germination.

        Procéder de la façon suivante pour vos apports de lombricompost en surface :

            1. Ameublir, décompacter la terre avant d’épandre le lombricompost
            2. Griffer sur les 5 premiers cm afin de permettre son incorporation
            3. Arroser


          À la création de la pelouse

          Le lombricompost stimule la croissance du gazon.
          Au moment de préparer le sol avant la semence, procéder de la façon suivante :

          1. Épandre du lombricompost à la surface de la pelouse entre 0.3 kg / m².
          2. Incorporez le lombricompost sur les 5 premiers cm à l’aide d’un croc, nivelez puis passez le rouleau avant de semer.
          3. Arroser très régulièrement pendant les 3 premières semaines.                                                                                                                              Autrement dit, avec 1 kg de lombricompost, vous couvrirez un peu plus de 3 m² de pelouse.

          Exemples de ratio pour différentes surfaces de  pelouse :

                • 50m² de pelouse ⇒ 15 kg de lombricompost à répartir sur toute la surface
                • 100m² de pelouse ⇒ 30 kg de lombricompost à répartir sur toute la surface
                • 300m² de pelouse ⇒ 90 kg de lombricompost à répartir sur toute la surface

          Les années suivantes

          Le lombricompost revigore les pelouses vieillissantes et envahies par la mousse.
          Pour l’entretien de la pelouse, de préférence en fin d’été, faire un apport surfacique de lombricompost, conformément à la valeur indiquée dans le tableau ci-dessous.
          Pour  des résultats optimaux, il est conseillé d’
          aérer la pelouse à l’aide d’un scarificateur avant l’apport surfacique de lombricompost. En effet, cela permet au lombricompost de descendre dans les stries de griffage, et d’être directement au contact du sol et des racines.

          Besoin en lombricompost en fonction du type de terre: 

          Terre pauvre en humus ou légère Terre lourde ou riche en humus
          Amendement ⇒ 0.3 kg / m²/ an Amendement ⇒ 0.1 kg / m² / an

          Besoin en lombricompost en fonction du type de rosier: 

          Rosiers buissons Grands rosiers arbustifs
          Amendement ⇒ 0.4 kg / m² tous les 3 ans Amendement ⇒ 0.2 kg / m² tous les 3 ans

          Fertilisant

          • Plantation ⇒ Mélanger 1 à 2 kg de lombricompost à la terre extraite du trou de plantation puis arroser.

          Amendement

          • Entretien, après la taille (~en fin d’hiver) ⇒ Faire un apport surfacique de lombricompost, conformément à la valeur indiquée dans le tableau ci-dessus, suivi idéalement d’un paillage.

           À la création du jardin

          À la création du jardin, il faudra faire un apport massif de lombricompost. Veiller à apporter en surface une quantité conséquente de lombricompost, de l’ordre de 15 kg / m².

          Les années suivantes

          Ensuite l’apport de lombricompost sera localisé là ou les besoins sont les plus importants, en surface et par des griffages superficiels de l’ordre de 10 kg / m² / an pendant 2 à 3 ans ou jusqu’à l’obtention du résultat souhaité.                                                                                                                                                                                                                                                                      Il est préférable de fractionner les apports :

          • La première partie en automne, complétée d’engrais minéraux (calcium, magnésium, phosphore, potasse)
          •  La deuxième partie au printemps.

          Procéder de la façon suivante pour vos apports de lombricompost en surface :

            1. Ameublir, décompacter la terre avant d’épandre le lombricompost
            2. Griffer sur les 5 premiers cm afin de permettre son incorporation
            3. Arroser

          N’enfouissez jamais le lombricompost en profondeur

          Dans la nature, la matière organique n’est jamais enfouie. Elle se décompose en surface. C’est grâce aux pluies mais surtout aux vers de terre que l’humus est entraîné puis mélangé à la couche superficielle du sol. En effet, dans leur tube digestif, les vers mélangent l’humus avec les particules minérales plus profondes du sol.  L’enfouissement de matière organique (compost, lombricompost, paillis…) lors du labour ou du bêchage risque d’entraîner de nombreux désordres pouvant troubler la végétation du fait notamment de l’absence d’oxygène en dessous de 25 cm de profondeur mais également de micro-organismes (bactéries, champignons). Cela représente un risque de décomposition anaérobie lors de pluies importantes, avec dégagement de méthane et de produits toxiques pour les plantes et micro-organismes du sol.
          De façon générale, les racines, qui absorbent l’azote et l’essentiel des sels minéraux nutritifs contenus dans les matières organiques en décomposition, telle que le lombricompost, sont situées en surface.